L’exposition fait suite à sa résidence à Pollen en janvier-février 2020, dans le cadre du Programme Lire la Ville élaboré en partenariat avec le Rectorat de Bordeaux et la DSDEN 47 (Direction des Services Départementaux de l’Education Nationale), avec le soutien de la DRAC Nouvelle-Aquitaine et du Conseil Départemental de Lot-et-Garonne. Ce programme permet à dix classes de scolaires (maternelles, primaires, collèges) du département du Lot-et-Garonne de rencontrer l’artiste pour découvrir son travail, et offre la possibilité aux élèves de manipuler, expérimenter à travers des ateliers de pratiques artistiques…
> plan de l’exposition + notes
> A Mi-Lieux, catalogue de l’exposition, texte de Camille de Singly
Note personnelle
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…est celui d’habiter à chaque fois qu’il est possible ses instants. Ah ce présent ! Cette fabrique de souvenirs…
L’inhabité ne peut en faire parti. Il est toujours ailleurs, souvent à l’étage du dessus et jamais loin de la cave. Est-ce vrai ? Rêver n’est pas interdit ici.
Trouvez votre espace et habiter là, le temps d’un instant. Voyez-vous la traversée de vos yeux ? Projetez-vous à l’intérieur pour en sortir très vite. Ne vous y arrêtez pas. Sautez d’une échelle à une autre sans complexe, furtivement. Captez le dessin – chaque esquisse dans son ensemble. Laissez-vous guider par l’air sous vos pieds.
Fabriquez votre dessin à partir du mien, à partir de mes abris.
Cette exposition personnelle A Mi-lieux arrête pour un temps mes recherches. Mes petites histoires que je me raconte sont maintenant les vôtres. Elle se compose d’un ensemble de travaux qui forme un tout.
Je parle étrangement d’espaces qui s’apparentent à de possibles constructions. Leurs logiques constructives s’échappent de mon réel palpable, de nos réalités urbaines.
Dans cette première salle, au mur, des nuages noirs forment des marches sur lesquelles sont simplement posés mes dessins avec délicatesse. Formées de bric et de broc, ces Maquettes Abandonnées sont comme tombées du ciel. Chaque élément qui composent ces constructions trouve naturellement sa place et s’agrippe à l’élément précédent sans jamais toucher le sol. L’élément suivant s’accole au précédent, et ainsi de suite. Le dessin se monte sous mes yeux et forment ces maquettes forgées par le vide et le vent. Fragiles et précaires mais toujours sur pieds.
Au centre de la pièce se trouve une grande sculpture, Milieu, plus frontale, elle se tient debout face à nous. Comme taillée sur mesure pour ces lieux, elle a belle allure : venez confronter vos convictions face aux miennes. Elle nous regarde, vous jauge et finalement, elle a cet élégance de vous inviter du coin de l’œil à rentrer dans l’antre éclairé qui vous appelle.
Vous découvrirez des souvenirs gravés aux murs au fond de la pièce. Des images rêvées dont j’ai eu peine à croire leur existence lorsqu’elles sont apparues à moi lors d’un voyage. Une seconde quête en direction de notre Est européen. Ces objets construits qui défilèrent trop vite sur mon chemin. Ce n’était pas un rêve. Et on y habite bien dans ces Kuća (2018) sans voisinages.
Mais avant d’aller là-bas, devant nous comme servis sur un grand plateau, découvrez des Petites Chutes. De toute petites formes compactes et hermétiques mais aux ouvertures multiples. Ce sont mes carnets de notes. On n’y rentre pas mais on en sort volontiers à tout moment. Entremêlées à elles et de tailles plus imposantes, quelques Contextures observent et veillent à ce que chacun se ballade en silence et en confiance au travers des cheminements invisibles de cette petite toile.
Mengzhi Zheng
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Photo © Dominique Delpoux